Éclairage public nocturne : gardons la lumière à tous les étages

Article paru dans le GHI du 26 mai 2022

Que ce soit pour des considérations écologiques ou en raison des conséquences de la guerre en Ukraine sur la couverture des besoins énergétiques des pays européens, nous devons prendre conscience et garder à l’esprit que l’électricité n’est pas une denrée illimitée, ce d’autant plus pour une société hyperconnectée.

C’est donc de manière légitime que de plus en plus de collectivités publiques débattent de la question du sort de l’éclairage sur le domaine public à certaines heures de la nuit.

Il y a quelques années, la gauche avait déposé au Grand Conseil un projet de loi visant à éteindre toutes les enseignes lumineuses entre 01h00 et 06h00 (PL 10992). Ce projet, qui a été refusé, ne concernait toutefois que les enseignes des bâtiment commerciaux, et non pas l’éclairage public.

Or, ce débat refait désormais surface, et certaines communes, en Suisse comme à l’étranger, entendent aller encore plus loin, en supprimant carrément tout éclairage public pendant la nuit.

À ce propos, il est pour le moins inquiétant de constater que, dans le cadre des débats qui ont lieu actuellement au sein des autorités, l’on ne semble guère tenir compte des conséquences que pourrait avoir une telle extinction totale de l’éclairage public sur la sécurité des personnes, des biens et des déplacements.

En effet, il est incontestable, à tout le moins dans certains quartiers, qu’un éclairage public digne de ce nom contribue de manière importante à la lutte contre l’insécurité, que d’aucuns persistent encore et toujours à nier ou à réduire à un simple sentiment.

Il est tout aussi incontestable que l’éclairage public joue un rôle important dans la prévention des accidents de la circulation, ce d’autant plus dans nos rues, où se côtoient non seulement des piétons et des véhicules, mais aussi des usagers de vélos et de trottinettes.

Sur son site Internet, la Ville de Genève affirme elle-même avoir réduit de 46% sa consommation d’électricité pour l’éclairage public depuis 2009. C’est donc la preuve que l’on peut agir sur cette consommation sans pour autant supprimer entièrement l’éclairage public, ce qui est réjouissant.

Les communes de notre canton seraient dès lors bien inspirées d’examiner et d’utiliser les possibilités offertes par les nouvelles technologies de l’éclairage et de tenir compte des inquiétudes légitimes de la population pour leur sécurité, plutôt que de tirer complètement la prise de manière précipitée et irréfléchie.

Retour en haut