L’accueil continu plutôt que la parité

Script de mon intervention dans l’émission « Le Grand Réveil » du 8 septembre 2009 sur One FM

Bonjour à toutes et à tous.

Je m’appelle Murat Julian Alder et j’ai 27 ans.

27 ans, c’est aussi l’âge du principe de l’égalité des sexes, qui a été inscrit dans la Constitution fédérale en 1981.

Pourtant, en 2009 encore, les femmes souffrent de discriminations salariales, sont sous-représentées en politique, et doivent, dans l’immense majorité des cas, faire un choix difficile entre la carrière professionnelle et la vie de famille.

Alors, me direz-vous, pourquoi un politicien de sexe masculin comme moi doit-il parler de l’égalité des sexes, alors que finalement, comme la grande majorité des hommes, je ne suis pas vraiment à plaindre ?

Eh bien parce que je suis convaincu que toute la société a intérêt à ce que l’on réalise l’égalité des sexes dans les faits.

Mais pas n’importe comment.

Alors certains, ou plutôt certaines, sont convaincues que la solution réside dans ce que l’on appelle la discrimination positive, autrement dit, l’instauration de quotas, par exemple dans les organes politiques et dans les organes décisionnels des entreprises.

Mais une discrimination peut-elle être positive ? Toutes les discriminations ne sont-elles pas, par définition, néfastes ?

À mes yeux, concrétiser l’égalité des sexes, c’est d’abord et plus que jamais, donner la possibilité aux femmes de ne plus être obligées de choisir entre le travail et la famille.

La clé, c’est de leur permettre de concilier carrière professionnelle et vie familiale. Ceci est d’autant plus important que pour beaucoup de familles genevoises, un seul revenu ne suffit plus à payer toutes les charges.

Dans un canton qui se veut social au possible, c’est quand même un comble que nous ayons les prix, les loyers, les impôts et les primes d’assurance-maladie les plus élevés de Suisse !

Alors oui, en tant que radical, je viens du centre-droit, et à ce titre, je suis attaché à l’économie de marché et à la liberté d’entreprendre, mais je suis également convaincu que nous ne devons pas avoir peur de mettre l’Etat au service des citoyens lorsqu’ils en ont besoin.

Un moyen réaliste, par lequel on arrivera à permettre aux femmes de mieux concilier leur travail et leur vie de famille, et donc à terme de réaliser l’égalité des sexes dans les faits, c’est ce qu’on appelle l’accueil continu à l’école.

Alors, l’accueil continu, c’est quoi ?

Pour nous les radicaux, l’accueil continu c’est de permettre aux parents qui le souhaitent, pour un prix raisonnable, de demander à ce que l’école publique prenne en charge les enfants du primaire et du cycle d’orientation du matin à 07h30 à 18h00.

En dehors des cours, les enfants bénéficieraient d’un encadrement assuré par l’école en étroite collaboration avec diverses associations de notre canton, pour faire les devoirs, mais aussi pour se dépenser par le sport et pour mettre à profit leur créativité artistique.

Ainsi :

Grâce à l’accueil continu, les femmes seront moins contraintes de travailler à temps partiel, ce qui souvent leur barre la route aux postes à responsabilité au sein d’une entreprise.

Grâce à l’accueil continu, la part des femmes actives sur le marché du travail augmentera.

Grâce à l’accueil continu, les femmes auront plus de temps à disposition pour s’engager en politique, ce qui assurera une meilleure représentativité hommes-femmes au sein des organes étatiques.

Grâce à l’accueil continu, l’inégalité des chances entre les enfants face aux devoirs sera atténuée.

Grâce à l’accueil continu, nos enfants pourront s’adonner à des activités sportives et culturelles, plutôt que trainer dans la rue.

Nos voisins vaudois, grâce à un projet porté ensemble par les radicaux, les libéraux et les socialistes, ont massivement approuvé dimanche dernier un article constitutionnel consacrant l’école à journée continue. Ceci montre bien que le canton de Vaud n’a rien de rupestre !

Alors, qu’est-ce qu’on attend ? Qu’est-ce qu’on attend pour faire entrer Genève de plein pied dans la modernité et adopter, nous aussi, l’accueil continu à l’école comme le réclament depuis deux ans les radicaux genevois ?

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